DIMENSION POLITIQUE DANS LE SPORT

Rédigé par @pletdavid

Le film Tatami (2022), réalisé par le cinéaste iranien Mohammad Reza Karimi, aborde des thèmes forts liés à la vie sociale et politique en Iran à travers une histoire qui se déroule dans le monde du sport. Le film est une métaphore complexe des dynamiques sociales, de l’inclusion, de la cohésion sociale et de la politique dans le sport.

L’inclusion dans le sport

Dans Tatami, le sport devient un lieu d’inclusion où des personnages issus de milieux sociaux et économiques différents se retrouvent, non seulement pour la compétition, mais aussi pour surmonter des obstacles personnels. Ce parallèle avec la réalité sociale de l’Iran, où les inégalités sont toujours présentes, montre que, paradoxalement, le sport peut être un terrain égalitaire, où les règles sont les mêmes pour tous, peu importe les origines sociales ou les différences. Les athlètes, dans ce sens, deviennent des symboles de dépassement de soi et de solidarité.

Le film explore comment le sport, bien qu’il soit perçu comme une activité individuelle (notamment dans des disciplines comme le judo, qui est le point central dans le film), peut en réalité être une plateforme d’unité et de rapprochement, non seulement entre les individus, mais aussi entre des groupes sociaux souvent divisés. Le judo, ici, devient une sorte de métaphore de la capacité humaine à se soumettre à des règles de respect mutuel et de discipline, tout en favorisant l’expression individuelle.

Cohésion sociale

Le sport est un vecteur de cohésion sociale dans Tatami, car il permet à divers groupes de se rencontrer, de se confronter et de construire des relations à travers un langage commun, celui de la compétition et de l’effort collectif dans le cadre des entrainements , et de la relation avec le staff ou individuel s’agissant lors des combats de judo .

Le film fait un parallèle entre les interactions sur le tatami et celles dans la société iranienne : tout comme dans un tournoi sportif dans notre cas les championnats du monde de judo avec pour objectif gagner des points permettant la qualification pour les Jeux Olympiques.

La société demande à ses membres de jouer un rôle respectueux des règles, mais aussi de faire preuve d’esprit d’équipe et de solidarité. La cohésion qui se crée dans le sport pourrait ainsi être transposée dans le tissu social plus large, avec les mêmes exigences de respect mutuel, d’entraide et de reconnaissance des talents de chacun, quelle que soit son origine.

Il y a également la question de l’inclusivité dans le sport, particulièrement dans un contexte iranien où les femmes et les minorités peuvent rencontrer des obstacles importants à la pratique sportive.

Ce thème est traité subtilement dans le film, où certains personnages, surtout féminins, tentent de s’imposer dans un univers généralement dominé par les hommes.

L’aspect de la cohésion sociale dans Tatami souligne donc non seulement l’intégration des différences mais aussi la remise en question des hiérarchies sociales imposées par la culture dominante.

Dimension politique dans le sport

La dimension politique dans le sport est omniprésente dans Tatami, qui se déroule dans un contexte où les compétitions sont souvent influencées par des enjeux nationaux et idéologiques. En Iran, le sport peut être un outil de propagande, mais aussi un espace où la contestation sociale peut s’exprimer.

Ce film met en lumière l’isolement que peuvent ressentir certains athlètes, qui, tout en étant porteurs de l’image du pays à l’international, doivent également faire face à des défis personnels ou à des pressions externes liées à la politique intérieure.

À travers l’histoire de certains personnages, Tatami montre comment le sport peut devenir un champ de bataille idéologique.

Il interroge la place de l’individu face à l’État et à la société. Le film donne une vision nuancée du sport en tant qu’instrument d’émancipation ou, à l’inverse, d’asservissement, selon les contextes politiques.

L’implication des athlètes dans des compétitions internationales, en dépit des sanctions et des difficultés économiques qui frappent l’Iran, devient un acte politique en soi, une façon de défier l’oppression ou de revendiquer une forme de liberté, tout en étant contraint par les idéologies dominantes.

Au delà de ce film que j’ai beaucoup apprécié ce film , j’avoue que ce film m’a fait penser à bien des égards à une scène de vie similaire dans le domaine du sport et à laquelle j’ai pu observer ou etre témoin , il y a quelques années , dans un autre contexte , avec des personnages différents mais qui combattaient l’injustice et de la non compréhension de l’intégration de la politique dans le sport ,toute disciplines confondues soit en tant que militaire , consultant , ou en tant que photographe au travers de nos captures de vie quotidienne.

David plet